35. Décembre

Période faite de tant de rituels, aimés ou abhorrés. Sapin, cadeau, repas fins, retrouvailles, guirlandes, bougies. Quels qu'ils soient, ils envahissent les espaces publics et privés, du bureau au magasin, de la rue à l'intimité. Ils apportent le supplément de lumière nécessaire à l'attente du rallongement des jours. Ils nourrissent notre besoin de fin d'année, décompte rapide et lent nous menant au renouveau, aux projets, aux objectifs, du bilan à cette nouvelle année qui montre le bout de son nez après le rush des choses impératives, après bombance et festivités pailletées.

Ces quelques semaines de décembre sont toujours pour moi étranges, entre mon anniversaire qui manifeste les premiers signaux festifs et quelques dates des plus mauvais souvenirs de ma vie, cette confusion entre joie et tristesse, ajoutée à l'adrénaline de boucler les dossiers et d'être prête à temps pour bien festoyer, apporte un cocktail en forme de montagnes russes.

Chaque année, et bien que je sois pleine de bonne volonté pour passer de manière légère cette période, je navigue à vue dans ce magma émotionnel. Cela m'a longtemps agacée, énervée de ne pas être capable de juste un vin chaud savourer. Est-ce la sagesse de l'âge? J'accepte de mieux en mieux l'idée, qu'une fois encore, dans ce mois de décembre, il faudra monter et descendre à un rythme effréné. Concentré d'existence, qui me rend bien vivante.